Lâétonnante expansion de la société BIO-UV nécessitait de concevoir une nouvelle implantation. Câest ainsi que Benoit Gillmann, son président, inaugurait Jeudi 8 octobre 2013 ce nouveau site industriel. Trois fois la surface précédente (bureaux et divers espaces : 900m², ateliers de production : 4 300m²).
Trois millions et demi d'euros ont été investis avec une subvention de 8,4% de la part de lâUnion Européenne, du Fonds Européen de Développement Régional, de la Région Languedoc-Roussillon et du Conseil Général de lâHérault.
Préfet de lâHérault, Député, Président du Conseil Régional, Président du Conseil Général, Président de la Communauté des Communes, Maire de Lunel, tous étaient présents pour cette belle inauguration dans une ambiance festive.
Benoit Gillmann, Président BIO-UV,
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Nous avons voulu profiter de cet événement pour nous entretenir longuement, le lendemain, avec ce patron étonnant qui ne cesse de faire progresser son entreprise sur divers axes, mais toujours dans le vaste domaine du traitement de lâeau par rayons ultra-violets.
Benoit Gillmann, pour commencer, précisez-nous qui vous êtes ?
Récemment, un journaliste de la presse écrite après notre entretien concluait : « Câest un mix entre la folie, la prise de risques et le bon sens paysan ». A vous de juger ! Je ne pense pas être fou, je réfléchis et observe beaucoup, je mesure toujours les risques et câest vrai que je fonctionne avec un fort « bon sens paysan ». Avant de mâorienter vers le traitement de lâeau, jâai exercé plusieurs activités différentes : lâassurance, le matériel médical, le marketing, pour un jour penser équiper ma piscine dâun système original ultra-violet artisanal (fabriqué dans un garage) !
Catherine Cazimajou, Directrice Adjointe (Gestion, Finance, DRH)
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Ce fut le déclic et câest ainsi que jâai décidé de créer une entreprise qui sâadresserait en premier au traitement de lâeau des piscines privées par rayons ultra-violets. Cette aventure a commencé en 2000, puis implantation à Lunel en 2004 dans la ZAC de la Petite Camargue et aujourdâhui à quelques centaines de mètres avec ce nouveau site industriel que vous avez vu, implantation indispensable au développement de nos diverses activités, dont la dernière : BIO-SEA, qui sâadresse à lâénorme marché maritime pour assurer le traitement des eaux de ballast, valable dans le monde entier.
Actuellement, ce sont 48 collaborateurs basés en France et 15 personnes dans notre filiale américaine Delta UV en Californie.
Ainsi, en 2013, comment se situent vos diverses orientations de production ?
Nous concevons, fabriquons et commercialisons des systèmes et concepts de désinfection par ultra-violets (UV-C), adaptés à de nombreuses applications :
- Traitement automatique sans chlore en piscines familiales,
- Désinfection et déchloramination en piscines collectives (privées et publiques),
- Purification dâeau douce ou salée en aquariums,
- Potabilisation domestique et municipale,
- Production dâeau potable par énergie photovoltaïque en zone isolée,
- Traitement des eaux usées réutilisées ou non,
- Désinfection des eaux de process industriel et des eaux ultra-pures,
- Traitement des légionnelles,
- Traitement des eaux de ballast : BIO-SEA.
Bio-UV commercialise ses systèmes dans le monde entier. Sur les marchés nord-américains, câest Delta UV qui intervient, alors quâà lâexport et en France câest notre siège de Lunel qui opère. 60% des ventes du groupe sâeffectuent à lâexport.
Delphine Cassan |
Patricia Levrault, Responsable
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Laurent Marques
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On peut rappeler que depuis sa création, BIO-UV a équipé plus de :
- 3 000 piscines publiques,
- 20 000 piscines résidentielles,
- 20 000 spas résidentiels,
- 5 000 bassins à poissons,
- 150 aquariums publics,
- 1 100 systèmes de potabilisation et de traitement des eaux usées.
Benoit Gillmann et Nathalie Petit,
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En 2011, Bio-UV a conçu le système complet de Traitement des Eaux de Ballast BIO-SEA qui combine filtration mécanique et désinfection UV, sans aucun traitement chimique. Nous avons obtenu le Type Approval de lâAdministration Française et du Bureau Veritas pour notre système de traitement des eaux de ballast BIO-SEA, valable dans le monde entier.
Chaque jour, le bureau dâétudes et les ingénieurs répondent à de nouveaux besoins, avec la capacité de réaliser sur demande des réacteurs spécifiques. En permanence, nous entretenons des partenariats avec des Universités, des Laboratoires et des Centres de Recherche, pour répondre à des problématiques particulières, développer et faire valider des solutions optimales.
Nous sommes partenaires de Pôle Eau, pôle de compétitivité à vocation mondiale, basé à Montpellier et moteur dans lâAssociation Sivelia, regroupant les entreprises de la filière eau en Languedoc-Roussillon. Pour atteindre tous nos objectifs ce sont 3 millions dâeuros investis en Recherche et Développement ces 3 dernières années, soit 12,5% lâan sur notre chiffre dâaffaires.
A propos des eaux de ballast
⢠Le choléra
En1991, un bateau en provenance dâAsie a apporté une nouvelle espèce virulente de vibrio cholerae dans le port de Lima-Pérou, probablement via de lâeau de cale contaminée.
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Apportez-nous quelques précisions concernant la désinfection de lâeau par ultra-violets ?
Le soleil émet une lumière invisible : les ultra-violets. Ce phénomène naturel peut-être reproduit à lâintérieur de nos appareils BIO-UV grâce à des lampes puissantes, issues des technologies les plus récentes, qui émettent des rayons UV-C.A 254 nm, la longueur dâonde optimale pour détruire les micro-organismes (virus, bactéries, algues, levures, moisissuresâ¦).
Patricia Levrault présente un réacteur UV de BIO-SEA
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Les rayons UV-C pénètrent le coeur de lâADN et perturbent le métabolisme des cellules. Tous les germes sont inactivés (y compris légionella et cryptosporidium) et ne peuvent se reproduire.
Dans le cas de la déchloramination, des lampes spécifiques produisent en plus des longueurs dâondes efficaces pour éliminer les trichloramines, responsables dâaffections respiratoires.
Les avantages :
- Ce concept évite ou diminue lâemploi de produits chimiques ;
- Ecologie et respect de lâenvironnement, développement durable ;
- Un principe physique : pas de sous-produits, ni de surdosages ;
- Possibilité dâutilisation en combinaison avec dâautres types de traitement ;
- Coûts dâinvestissement et de maintenance raisonnables ;
- Installation simple, rapide et modulaire.
Comment avez-vous conçu le traitement complet dâune piscine familiale ?
Les UV agissent lorsque lâeau passe dans la chambre dâirradiation. Lâensemble des micro-organismes vivants sont détruits. Mais, pour assurer une eau désinfectante dans la piscine, il est nécessaire de sâadjoindre les services dâun produit assurant une action rémanente dans la masse dâeau, entre 2 passages dans le réacteur UV. Câest une vraie synergie entre UV et autre produit désinfectant.
Ce produit rémanent est souvent à base dâoxygène actif liquide (le peroxyde dâhydrogène), mais on peut également utiliser du chlore, du brome, voire du PHMB (biguanide), la quantité nécessaire étant très inférieure à une utilisation classique lorsquâils sont les seuls désinfectants. La petite dose dâoxygène actif liquide rémanent (formule exclusive) est injectée automatiquement et quotidiennement par la pompe doseuse BIO-UV Tempo. Une sonde permet de réguler automatiquement les injections dâoxygène rémanent en fonction de la température de lâeau.
UV + oxygène actif, voilà un procédé écologique ?
Bien sûr, totalement, puisque lâUV nâest pas un produit chimique, quant à lâoxygène actif (le peroxyde dâhydrogène), câest : H²O², donc, lorsque son oxygène se dégrade dans lâeau pour désinfecter, il devient H²O, câest-à -dire de lâeau ! Câest un 100% écologique qui respecte
A lâaccueil, présentation / coupe dâun réacteur inox BIO-UV pour la déchloramination des piscines collectives |
lâenvironnement.
De plus, câest, rappelons-le :
- un confort de baignade incomparable : pas dâirritation des yeux, de la peau, des muqueuses, pas dâodeur ni de goût, pas de chloramines ;
- un système adapté à tout type de bassin, de revêtement, compatible avec les traitements précédents ;
- une installation et une maintenance simples et rapides ;
- un concept fiable, pas dâélectronique, qui évite les surconsommations de produits pour rattraper lâeau, une longue durée de vie de la lampe UV (3 ans pour une piscine saisonnière).
Parlez-nous à présent de lâintérêt des UV en piscines collectives ?
La plupart des piscines collectives sont traitées avec des produits chlorés qui génèrent des sous-produits tels que les chloramines (mono, di et trichloramines) irritantes, odorantes et corrosives. Celles-ci sont nuisibles pour la santé des usagers (affections respiratoires), comme pour le personnel (maladie du travail, entre autres pour les Maîtres Nageurs Sauveteurs). La société BIO-UV a été la première société française à être agréée par le Ministère de la Santé pour la déchloramination moyenne pression depuis 2004 et basse pression depuis 2013.
Nous disposons dâune vaste gamme de déchloraminateurs : les réacteurs type MP (lampe moyenne pression) qui sâadaptent aux débits dâune filtration (de 20 m3/h à 90 m3/h).
Un tel équipement, câest :
- une réduction jusquâà 75% du taux de chlore combiné (les chloramines) ;
- un abaissement de la quantité dâeau à renouveler ;
- une optimisation des coûts de chauffage et de déshumidification ;
- une amélioration de la qualité de lâair ambiant ;
- une qualité de la baignade (disparition des irritations)
- lâimage de lâétablissement.
Avant de nous quitter, si vous nous disiez quelques mots sur votre nouvelle création BIO-SEA ?
Chez BIO-SEA, un conteneur avec les à un réservoir de ballast
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En 2012, dans le cadre de la réglementation internationale sur le traitement des eaux des ballasts de bateau (Convention de lâOrganisation Maritime Internationale dite OMI), Bio-UV a développé et breveté BIO-SEA, un système complet de traitement associant filtration mécanique et désinfection UV, sans aucun traitement chimique. BIO-SEA traite des débits allant jusquâà plusieurs milliers de m3/h.
Cette eau stockée contient de nombreux organismes marins, larves, oeufs, plancton⦠qui, lorsquâils sont introduits dans un nouvel environnement, peuvent déstabiliser lâécosystème marin local.
En 2012, lâOMI a ratifié une Convention pour le Contrôle et la Gestion de ces eaux de ballast et sédiment des navires (Convention BWN). Ce sont 3 à 6 milliards de tonnes dâeau qui sont trimballées par an sur les bateaux. Je vous rappelle que dans la marine, on entend par ballast un compartiment étanche servant au transport de lâeau douce à bord dâun navire.
Nous sommes en France les seuls sur ce marché face à environ 30 systèmes certifiés dans le monde. Beaucoup dâarmateurs nâont pas confiance dans les systèmes asiatiques, préférant le savoir- faire européen.
Si nous captons seulement 2% de ce marché mondial (chantiers navals, équipementiers, armateurs), câest un CA de 30 millions dâeuros par an ! Cela veut dire lâobligation dâune adaptation géographique pour certains partenariats qui nous obligent à aller faire des montages à lâextérieur.
⺠Article issu du "Spécial PROS N°5"
Le Magazine des Métiers de la Piscine et du Spa
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