Fabricants, experts, chargés de mission, responsables de formation, membres d'organisations professionnelles, pisciniers... ils sont là pour mettre en lumière en amont les mouvements de notre secteur d'activité.
Cap sur les enjeux actuels et futurs de la piscine
Le terrain
Norbert Mori, de Mori Piscines en Suisse, primé par un Trophée d'or de la catégorie Piscines d'exception et par une médaille d'or EUSA sur le salon de Lyon, membre de deux associations professionnelles phares, l'A2PG (Association Professionnelles des Piscinistes Genevois) et aqua suisse
La maintenance est un vrai métier, avec une marge conséquente
Sur les quelque 5 600 piscines que compte Genève, Mori Piscines assure la maintenance, le suivi et le service après-vente pour environ 20 % d'entre elles, en tout temps et en toute saison. Les bureaux de l'entreprise, qui emploie une trentaine de personnes, intègrent des écrans connectés au local technique de la plupart des clients, grâce à une application développée en interne, pour prendre la main à distance, détecter le niveau des produits de traitement, et déterminer si une intervention est nécessaire et, le cas échéant, laquelle. L'objectif est toujours d'anticiper les problèmes, et non pas de gérer uniquement les urgences. Les techniciens savent ainsi en tout temps quelle maintenance doit être effectuée et n'opèrent qu'à bon escient. La maintenance requiert un effectif relativement important, une bonne formation technique et une planification annuelle strictement respectée. Un grand volume de contrats de maintenance a en plus l'avantage de générer une importante trésorerie !
Romain Cordonnier de l'Atelier des Paysages, concessionnaire Magiline
Pour nous, professionnels de terrain, la classification A obtenue par Magiline en ce qui concerne la structure dans le cadre de la norme environnementale NF EN 17645 est incontestablement un "plus" important. La clientèle nous pose en effet de très nombreuses questions. Le réseau nous accompagne sur ce terrain. Ma perception de ce suivi permanent est très positive, car il nous permet d'être à l'aise et d'affronter tous les éventuels problèmes avec beaucoup de sérénité.
La protection de l'environnement est une interrogation permanente de la clientèle à laquelle il faut savoir répondre concrètement et efficacement
La profession
Nathalie Saget, membre du directoire de DIFFAZUR et vice-présidente à la FPP
Si les piscines privées étaient auparavant calquées sur les piscines collectives (avec une échelle, une grande profondeur...), il n'en est aujourd'hui plus rien.
La piscine ne cesse de changer de visage
La piscine n'est plus seulement un équipement destiné à la natation, c'est aussi et surtout un moyen ludique et de détente pour ses utilisateurs, apportant un cadre très esthétique, apte à valoriser le patrimoine d'au moins 20 %.
Stéphane Figueroa, Président de la FPP et directeur général Fluidra France
23 % des français ont une piscine, 30 % ont un terrain piscinable, et le parc existant à rénover - tant esthétiquement que techniquement - est énorme.
La rénovation n'est pas une partie de notre travail. C'est notre travail
La situation est donc toujours très positive et le secteur est en progression. Même si on est bousculés, il faut envisager de réinventer notre profession. Il faut aussi impérativement avoir conscience que le fichier client est à travailler pour assurer le développement de notre activité.
L'international
Chris Hayes, représentant du WAPSA (association mondiale de la piscine et du spa)*, directeur général du BSPF (Royaume-Uni)
Avoir un objectif identique pour le secteur mondial de la piscine
Porter d'une voix unifiée l'industrie des loisirs aquatiques permet un meilleur dialogue avec les gouvernements et les organisations ayant un impact sur celle-ci. Nos travaux internationaux se font en collaboration avec la FPP. Nous avons d'ailleurs mis au point un document (en anglais) intitulé : « Comment économiser l'eau ».
*WAPSA, qui réunit 20 pays, a commencé ses activités à l'aquanale de Cologne en 2017, et a adopté sa déclaration de mission comme suit :
« Une alliance d'associations nationales pour promouvoir et protéger les intérêts de l'industrie de la piscine et du spa dans le monde entier.»
Les principes WAPSA sont les suivants :
- Promouvoir la santé et le bien-être que les piscines et les spas apportent à la communauté.
- Accroître la sensibilisation à la diversité et à la compétence de nos métiers.
- Collaborer à la recherche et au développement des meilleures pratiques en matière de responsabilité des entreprises et d'environnement.
Il comporte 5 groupes de travail, supervisés par un animateur :
- Les données économiques (marché) par Sabeena Hickman (États-Unis).
- Les sujets environnementaux par Joëlle Pulinx (France).
- L'éducation et la formation par Lindsay McGrath et Spiros Dassakis (Australie / Nouvelle-Zélande).
- Le partage des bonnes pratiques des associations par Augusto Ferrer (Espagne).
- Et, nouveauté cette année, le marketing (Pool Positive) par Mille Oernmark (Suède).
L'expertise
Luc Giovanelli, expert bâtiment indépendant, titulaire d'une maîtrise en droit de l'urbanisme et de la construction, membre et secrétaire général de la Compagnie Nationale des Experts en Piscines et Spas (CNEPS), et formateur UFA/GRETA/PRO - Métiers de la piscine
Attention au diagnostic sur les rénos !
Notre marché allant de plus en plus vers la rénovation d'anciens bassins, il est impératif d'informer le client sur la totalité des travaux à entreprendre. Un diagnostic précis sur la structure et sur les équipements doit être prévu, en plus de celui concernant les interventions envisagées par le client. Car, très souvent, on assiste à des désordres sur les bassins béton d'une quarantaine d'années, avec des travaux ayant pour objectif de rehausser le fond, afin d'atteindre des profondeurs plus confortables et plus économes. En effet, les interventions sont souvent réalisées sans prendre en compte les caractéristiques d'une structure vieillissante, inapte à accepter les surcharges de matériaux engagés pour réduire la profondeur du bassin. Invariablement, et sans que la bonne mise en oeuvre des travaux puisse être remise en cause, les pièces à sceller - notamment les skimmers et les spots - subiront des contraintes et poursuivront leur vieillissement. Les désordres, principalement des fuites, n'apparaîtront pas immédiatement à la suite de la rénovation, mais très souvent une ou deux années plus tard.
Une vérification de l'ensemble des réseaux hydrauliques et électriques est également indispensable.
Fuites sur 2 skimmers non remplacés, 2 ans après la rénovation du bassin
Les litiges, déjà nombreux à ce sujet, sont à l'évidence en passe d'exploser, en raison de l'importance prise par le marché de la rénovation.
L'information à la clientèle est donc un impératif qui, malheureusement, reste souvent mal perçu par le professionnel, comme par le client, car engendrant des coûts supplémentaires sur la rénovation initialement consentie, ou des réserves sur le devis, instaurant un climat de défiance propice à faire capoter une affaire. Face à ces réticences, il reste prudent, par exemple, de préconiser la pose d'une membrane armée qui, contrairement à celle d'un liner ou d'un carrelage, permettra une intervention moins délicate, afin de changer ultérieurement un spot, un skimmer, ou une buse de refoulement défaillants.
