De jour en jour, l'intelligence artificielle occupe de plus en plus notre quotidien, aussi bien au travail qu'à la maison. Cependant, toutes les IA ne sont pas égales et répondent à des besoins précis en fonction de son usage. Qu'en est-il de la piscine? Est-ce que les pisciniers sont véritablement prêts à intégrer l'IA dans leurs processus au quotidien?
3 étapes à ne pas louper avant de lancer l'IA dans son entreprise de piscine

Vignette de l'épisode 3 de la saison du podcast Pool Pro Time
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Transcript de l'épisode
Pauline Kara-Mikinda : Bienvenue sur le podcast Pool Pro Time, le podcast des pros de la piscine.
Pool Pro Time, c'est le premier podcast français créé pour les professionnels de la piscine et du spa.
Avant de démarrer la journée, devant un café ou tout simplement en route pour le chantier, prenez le temps d'écouter les conseils, les actualités et les parcours inspirants de ceux qui font et ont fait l'univers de la piscine.
Ce podcast est produit par IMC, le groupe média numéro 1 dans l'univers professionnel de la piscine et du spa en France et à l'international, qui vous livre les actualités du secteur tous les deux mois avec le magazine papier Spécial PROS, ou en continu sur internet avec eurospaponews.com et ses réseaux sociaux associés.
Pool Pro Time, c'est votre rendez-vous toutes les deux semaines. Je suis Pauline et c'est parti pour l'épisode du jour !
Bonjour Anthony, bienvenue dans cet épisode de Pool Pro Time. Alors avant de commencer, comment vas-tu ?
Anthony Body : Très bien, très bien, très bien, merci de m'inviter dans cet épisode et donc je suis très heureux d'être avec vous.
PKM :Avec plaisir. Anthony, avant de commencer cet épisode, je vais te proposer de te présenter de la façon dont tu le souhaites et puis aussi de nous expliquer ce que tu fais dans l'univers de la piscine.
AB : Ok, et bien ça a démarré dans les années 90, j'ai été constructeur de piscine pendant 15 ans jusqu'en 2007 et donc j'étais constructeur, j'avais plusieurs magasins et une entreprise de maçonnerie et puis après dans les années 2000, il a fallu commencer à s'organiser parce que le métier prenait de l'ampleur et donc j'ai développé un outil de gestion pour mes propres magasins au début et en 2007 quand l'iPhone est sorti, j'ai lancé Extrabat que j'ai gardé jusqu'en décembre 2023, voilà, et donc j'ai cédé à un groupe allemand.
PKM : Extrabat c'était une entreprise avec un logiciel de gestion vraiment spécialisé pour les pisciniers, c'est ça ?
AB : Exactement.
PKM: Et c'est toujours d'ailleurs ?
AB : Et c'est toujours, on avait 34 réseaux de constructeurs de piscine qui travaillaient avec notre outil, il était traduit en espagnol, en allemand et en anglais, donc c'était un outil qui était très connecté à la profession, voilà, très métier avec les bases d'articles des fournisseurs, la domotique des pisciniers, les logiciels d'analyse d'eau, les logiciels d'intégration d'images, on était vraiment un outil métier au service des piscines.
PKM : Ok, donc si je comprends bien, ça fait un petit peu plus de 30 ans que toi t'es dans le secteur ?
AB : C'est ça, donc que ce soit le métier de constructeur de piscine que j'ai adoré et au métier d'éditeur que j'ai aussi adoré, vraiment, je m'immerge dans ce métier de la piscine qui est vraiment très riche, j'ai toujours une pensée pour les pisciniers en saison de piscine où je sais ce qu'ils vivent, c'est un métier où je suis très proche, je suis très près.
PKM : Et du coup depuis 2023, tu as un peu changé de vie professionnelle et qu'est-ce que tu fais maintenant ?
AB : Exactement, et bien en fin de compte, depuis 2023, je m'intéresse énormément à l'IA, donc c'est un sujet qui me passionne où je suis autant animé qu'au début d'Internet dans les années 2000 et pour moi c'est la suite logique d'Internet, on va dire avec Internet on a structuré la donnée, donc on a fait des formulaires, des CRM, des outils de gestion, des plannings, on a donné les bonnes pratiques pour que les gens puissent s'organiser au mieux et puis finalement, 25 ans après, on se retrouve avec des données par millions, par milliards et il faut vraiment qu'on puisse avoir une information très rapide et d'avoir une information précise et donc l'IA répond parfaitement à ça et donc je participe énormément à ces projets-là.
PKM : Si je comprends bien, il y a de grands virages dans la société avec le numérique et tu aimes bien les prendre toi au bon moment ?
AB : Et bien oui, c'est vrai que le métier d'application dans les années 90 c'était tranquille et après dans les années 2000, Internet c'était le début et effectivement, c'est vrai que c'est par opportunité mais chaque fois, je sens qu'il y a un bond vraiment à faire et ça m'ennuierait de passer à côté de cette révolution puisque je la mets au même niveau que l'électricité, l'IA. Internet et l'IA au même niveau que l'électricité donc c'est vraiment un changement profond. Même si le monde de la piscine est déjà préparé quand même à ça et c'est un secteur d'activité qui est très en avance par rapport à d'autres secteurs d'activité comme le paysage, les climaticiens, les cheministes, d'autres secteurs que j'avais travaillé avec Extrabat.
PKM : Ok, et bien on va parler de tout ça aujourd'hui, on va parler de l'intelligence artificielle. Alors c'est vrai que l'intelligence artificielle, l'IA comme on le voit beaucoup, on en entend beaucoup parler mais parfois selon notre poste dans l'univers de la piscine, on n'est pas forcément hyper digitalisé et on a du mal à trouver le concret en fait quand on parle d'intelligence artificielle. Alors vu que j'ai un expert face à moi, on va lever toute interrogation, c'est quoi concrètement l'intelligence artificielle ? En tout cas, comment toi tu pourrais nous la décrire ?
AB : Pour décrire simplement, pour moi c'est un super stagiaire qui travaille trop vite et il travaille extrêmement bien mais par contre il faut vérifier son travail. C'est-à-dire que le temps qu'il vous fait gagner, ça n'empêche pas la vigilance, le contrôle parce que malheureusement, et c'est normal parce que c'est les débuts, même si ça va très très vite dans l'IA, il y a ce qu'on appelle des hallucinations. Il vous donne l'impression de vous donner une bonne réponse mais en fin de compte, il a associé les mots les uns après les autres, il a récupéré des informations à droite à gauche, il a réussi à faire une phrase et on se dit, super, il a raison. S'il l'écrit, c'est qu'il a dû le prendre quelque part, et bien non, il peut halluciner et produire des fakes donc il faut vraiment être vigilant de ce côté-là.
PKM : D'accord oui, donc il y a cet enthousiasme de l'arrivée du nouveau stagiaire ou en tout cas si on prend toujours l'image que tu as, il y a cet enthousiasme, cette fougue des deux côtés qui fait qu'on peut trop s'emballer parce qu'on voit vraiment assez rapidement les bénéfices qu'on peut en tirer mais du coup c'est quelque chose qu'il faut prendre avec précaution.
AB : Exactement, il faut être vigilant, on dit souvent l'IA fait de la magie et c'est vrai qu'il y a un côté magique parce qu'on va poser une question et en plus il va participer à la discussion, il va être force de proposition. Je pose une question, je veux améliorer mon service client et finalement on va commencer une discussion donc on se dit, « si on commence une discussion c'est que vraiment il est au top » et puis comme il agrège toutes les informations qu'il trouve sur le web sur les meilleurs services clients, qu'est ce qui fait que c'est un bon service client, et bien là il est vrai mais il faut être vigilant. On a des dernières études où le taux d'hallucination commence à augmenter alors qu'il devrait baisser parce qu'en fin de compte il y a de moins en moins de nouveaux contenus qui est publié par les êtres humains, on commence à recycler des choses qui ont été générées avant et donc on perd en qualité donc ça fait partie de ce qu'on appelle des biais quand on crée des nouveaux produits quand il y a toujours des choses qu'on n'a pas imaginées donc il faut être vigilant mais globalement l'IA est là, elle est présente et il faut s'en imprégner et commencer à l'utiliser.
PKM : Oui parce qu'en fait l'intelligence artificielle a commencé ses débuts je crois que c'était dans les années 40 ou 50 et tout a explosé depuis deux ou trois ans où on entend beaucoup parler notamment à travers ChatGPT et maintenant ce que tu dis c'est qu'effectivement il peut y avoir ces biais, ces hallucinations, moi j'avais jamais trop entendu ce terme c'est intéressant.
AB : C'est le marketing qui est arrivé, internet, le marketing n'a pas eu trop le temps d'exister donc c'est l'utilisateur qui a dit « ça bug » donc ce qui est très moche comme terme et ça renvoie aux développeurs des choses en disant « non mais moi je fais pas des trucs qui bug » alors que là ils ont été malins à l'hallucination, voilà c'est sympa.
PKM : Donc en gros c'est tout un système de gestion de données qui fait qu'on peut avoir des réponses à nos questions de façon assez simplifiée en entreprise si on discute comme tu dis avec les intelligences artificielles.
AB : Exactement et puis elle s'adapte à ton profil, à ton persona, voilà elle peut prendre ton style, elle peut prendre ta manière de fonctionner, si toi tu lui dis « écoute, moi je suis assez sérieux ou je veux un article assez punchy » ou « je veux quelque chose d'humoristique » tu peux lui donner des contextes qui fait qu'à ce moment-là elle s'adapte et c'est vraiment magique tu vois le texte sous tes yeux, il y a un vrai effet « wow » et qui est beaucoup utilisé sur les réseaux sociaux puisque on voit moultes et moultes magie en disant « voilà en cinq minutes vous pouvez faire ci, vous pouvez faire ça ». A prendre avec les pincettes et vraiment trouver les cas d'usage qui ont vraiment de la valeur pour l'entreprise.
PKM : Du coup l'intelligence artificielle va pouvoir donner des idées, créer du contenu, des textes, effectivement comme ce que ce soit sur les réseaux sociaux mais aussi pour la rédaction d'email par exemple, mais du coup selon toi quand on est piscinier est-ce que c'est vraiment pertinent ?
AB : Oui c'est un outil qu'il va falloir qu'ils utilisent, par contre il va falloir mettre un peu comme à l'époque d'internet il a fallu mettre l'équipe en ordre de marche, là il va falloir mettre dans l'entreprise tous les services en ordre de marche. Il va y avoir une vraie stratégie d'appropriation en disant « mais quelles sont les tâches énergivores que je fais à longueur de journée qui ont le moins de valeur et qui pourraient être gérées par l'IA » ? Il va y avoir une réflexion, il faut des fois changer de logiciel et se dire « bon ben voilà demain je veux produire plus et ça je veux plus le faire parce que c'est une tâche énergivore qui n'est pas très sexy, qui ne m'apporte pas beaucoup de valeur, je ne m'épanouis pas dedans alors que je préférerais passer plus de temps avec le client, je préférerais plus faire rentrer de l'argent ou avoir plus de devis ». Donc il y a toute une réflexion et il faut qu'en règle générale dans une entreprise chaque service se pose les bonnes questions, à un moment donné s'arrête de travailler et se met en mode réflexion en disant « mais qu'est-ce qui est énergivore, qu'est-ce qui m'ennuie au quotidien, si demain j'avais une baguette magique qu'est-ce que j'aimerais plus faire ou qu'est-ce que j'aimerais qu'une situation soit générée de manière différente » et là on commence à tirer le fil de la pelote.
PKM : Ok alors du coup tu me fais la transition toute faite puisque, aujourd'hui tu avais trois étapes à nous conseiller, en tout cas à conseiller à nos auditeurs qui sont dans l'univers de la piscine, les trois étapes qu'il faut réfléchir avant d'intégrer l'intelligence artificielle dans son entreprise de piscine.
AB : C'est vraiment cet aspect-là. Juste un petit pré-requis, pour moi le monde de la piscine est déjà rentré dans le domaine de l'IA. On a quand même beaucoup de pisciniers ont quand même beaucoup d'outils à leur disposition, la domotique par exemple, la domotique récupère énormément de data et force de proposition c'est quand même la domotique qui va dire à un piscinier « demain matin tu vas prendre un bidon de PH- et l'emmener à ce local technique là, parce qu'on a récupéré de la data et le logiciel, etc... », donc il y a déjà un peu de magie dans le monde de la piscine, je pense même que dans pas très longtemps on pourra anticiper qu'un condensateur va moins fonctionner ou qu'une pompe de filtration de piscine va être en panne par rapport à des courbes électriques par exemple. On a quelques pisciniers qui ont déjà des « chatbots » de la relation client, qui prennent des informations, qui puissent prendre des rendez-vous en ligne, on a des logiciels d'intégration d'image où là ça fait de la magie, puisque j'ai un terrain et puis je mets une piscine, je mets une pergola, je mets des chaises, mais aujourd'hui dans le quotidien, dans les mains dans le cambouis du piscinier, c'est-à-dire de l'assistante, du responsable SAV, du technicien, de celui qui organise les plannings de chantier de piscine, là il faut que chaque service liste les points bloquants dans la bonne qualité de la relation client. « Qu'est-ce qui m'empêche de satisfaire à 100% un client aujourd'hui dans mon quotidien » et « qu'est-ce qui m'épuise » ? Et là, une fois que toutes ces questions ont été posées, chaque service va les nommer et à ce moment-là on va peut-être voir qu'il y a des choses qui sont transverses. Donc il va falloir, dans l'étape 2, hiérarchiser toutes ces demandes.
PKM : Oui parce que dans l'étape 1 peut-être qu'il y a déjà un peu une disparité parce qu'il peut qu'il y ait des salariés qui utilisent déjà l'intelligence artificielle et d'autres non, et l'idée c'est de tout mettre à plat.
AB : Aujourd'hui, quand on discute avec les pisciniers, il y a souvent des assistantes qui se servent d'une IA générative comme ChatGPT pour écrire un mail, pour dire « fais-moi un mail assez sexy ». D'ailleurs on les remarque un peu parce qu'ils sont souvent plus longs que ceux qu'on faisait d'habitude. Mais d'un autre côté, l'idée est là et donc il faut bien amorcer le mouvement. Il y en a qui utilisent dans la gestion des emails, qui vont avoir une hiérarchisation automatique des emails avec des propositions de réponses automatiques. Donc il y a déjà des gens qui l'utilisent mais ça balbutie, c'est les débuts, il n'y a pas une vraie stratégie. Mais par contre c'est la première marche de l'escalier.
PKM : Ok, on met tout à plat et deuxième étape ?
AB : Et deuxième étape, on prend un joli paperboard et on écrit tout et là chaque service lève la main pour dire « voilà la gestion des emails. Souvent moi c'est énergivore, je passe trop de temps, on n'est pas bien organisé, on est obligé de se faire passer des mails de service en service ». Et là par contre il y a beaucoup d'outils de gestion des emails et ça vaut le coup vraiment d'en tester quelques-uns pour voir un petit peu ce que ça donne. Il peut y avoir des bêta-testeurs, ce qui fait que dans l'entreprise ça donne plus de qualité au poste, plus d'épaisseur et à ce moment-là on commence à mettre le pied dans la porte.
PKM : Et du coup pour l'instant, c'est vrai qu'on pourrait croire que l'intelligence artificielle ça éloigne l'humain, j'entends beaucoup aussi « ça va remplacer l'humain » mais pour l'instant dans la démarche que tu nous proposes, l'humain est au centre du projet.
AB : L'IA c'est ni plus ni moins que la continuité de l'humain, on va générer là on est sur des projets où on génère de l'IA planning, de l'IA documentaire, c'est juste qu'on récupère les besoins des humains et on essaie d'apporter une solution à travers cet outil qui normalement devrait être beaucoup plus agile, beaucoup plus rapide à déployer et puis même développer des microservices. Chaque fois qu'on nous présente un logiciel, c'est quelque chose de très lourd, de très vaste, qui fait beaucoup de choses et là on va avoir vraiment des outils monotâches et qui vont être très très bons et surtout qui vont se connecter nativement avec tous nos outils métiers. Il va être là le grand sujet de l'IA. Aujourd'hui pour pouvoir avoir de la flexibilité, avoir de la qualité dans la relation client, il faut que tous tes outils communiquent entre eux et aujourd'hui quand tu veux que tous tes outils communiquent entre eux, tu es obligé de passer par des développeurs, par des sociétés, c'est long, c'est lourd, ça marche pas tout le temps. L'IA est préparé à ça, pas complètement aujourd'hui mais ils font beaucoup de connecteurs natifs pour que l'IA aille piocher et dans tes mails et dans ton agenda et dans ton planning et dans la fiche de ton client et à un moment donné puisse apporter la meilleure réponse parce qu'il va agréger toutes ces informations.
PKM : C'est vraiment un projet d'entreprise, de groupe et s'il y a quelqu'un ou une ou plusieurs personnes dans l'entreprise qui sont vraiment contre l'IA, comment ça se passe ?
AB : On a eu les mêmes choses avec l'arrivée d'internet, avec les outils numériques. Il faut pas oublier, moi quand j'étais constructeur de piscine, on travaillait avec Excel, avec des classeurs papier, avec des bons d'intervention au papier pour les techniciens et on avait un outil pour faire des devis et des factures. On faisait même pas de commandes, même pas de BL. Donc on est passé de cette phase-là à avoir des outils pour tout. On a un logiciel d'intégration d'images, on a un logiciel de prise de rendez-vous en ligne, on a un outil de gestion, on a un outil pour le planning, on a un outil pour le SAV, il y a des applications mobiles sur le terrain. Donc on va dire, le monde de la piscine a appris à utiliser toutes ces plateformes. En parallèle, tous les fabricants ont fourni des intranets avec toutes les informations à disposition, les documentations, des devis en ligne, des prises de commandes en ligne, des commandes en ligne. Donc on va dire qu'aujourd'hui, pour moi, le monde de la piscine est prêt. Après, s'il y a quelqu'un dans l'entreprise qui a vraiment du mal, comme on l'a eu avec Internet. Moi, je me rappelle d'avoir eu des techniciens qui m'ont dit « mais moi, je continue au papier ». Et c'est vrai qu'à l'époque, ça nous est arrivé d'avoir des techniciens qui utilisaient les applications mobiles et un technicien qui utilisait encore le papier. Il s'était ressaisi, mais c'était comme ça. Il était bon, il avait de la qualité. On n'est pas obligé de toujours imposer, mais par contre, c'est quelque chose qui arrive petit à petit et la nouvelle génération qui arrive, elle ne se pose même pas de question. Elle est née avec, donc si tu lui proposes un papier et crayon, elle va te regarder bizarrement. Donc, petit à petit, tout le monde y passe tranquillement.
PKM : Oui, la transition, on va dire, le temps de transition peut être plus ou moins long effectivement selon la culture d'entreprise, l'état d'esprit des gens qui la composent, le nombre de personnes aussi.
AB : Exactement. Il ne faut pas oublier que souvent, les pisciniers qui sont un peu réfractaires, c'est souvent parce qu'ils disent « moi, il me reste 4 ans ou 5 ans ou 10 ans à faire, je n'ai pas envie de faire l'effort ». Oui, mais par contre, vous pénalisez la valorisation de votre entreprise puisque la personne qui va acheter, derrière, soit c'est un ancien cadre d'une banque ou d'assurance et elle a toujours travaillé avec des outils numériques et a dit « non, mais moi, je ne peux pas revenir en arrière ». Donc, ça va impacter la valorisation. C'est une mauvaise décision.
PKM : C'est hyper intéressant. Pour l'instant, si je résume, la première étape c'est chacun à titre individuel réfléchit à son poste, à ce qui pose problème et qu'est-ce qu'elle aimerait résoudre grâce à l'intelligence artificielle. On met ça ensemble, on en parle, on liste tout ensemble, on mutualise. Et la dernière étape, pour toi, qu'est-ce que ça serait alors ?
AB : Et bien, la dernière étape, il faut bien penser que l'IA, pour faire un petit parallèle quand on était au niveau d'Internet, on parlait en millions, dizaines de millions et voir quand c'était très lourd en centaines de millions, donc ce qui nous paraissait hallucinant. Là, l'IA, ça a juste deux ans et donc on parle de milliards. Juste là, ce matin, j'ai vu encore un article où chez ChatGPT, là, ils demandent un poste de stagiaire et donc c'est 30.000 euros le poste de stagiaire. Mark Zuckerberg, il fait des chèques de 2, 3 millions à la signature de développeurs hors normes. Donc, il y a une escalade d'investissement et donc, il faudra choisir un prestataire. Et il faut se sortir de l'idée de dire l'IA, c'est gratuit, c'est facile. Non, malheureusement, il n'y a rien de gratuit dans le joli monde d'Internet et du numérique. Et si c'est gratuit, c'est vous le produit. Mais voilà, là, il faut choisir un prestataire. Donc, il faut faire des comparaisons de prestataires, tester et voir ce qui vous sied le mieux, ce qui permet à votre entreprise de performer et d'apporter encore une meilleure qualité au niveau de la relation client et aussi le bien-être au travail. Voilà, tous ces outils-là ont quand même pour but d'enlever des tâches à faible valeur ajoutée pour pouvoir se consacrer à de la relation humaine, tout simplement.
PKM : Super. En fait, c'est vrai que l'intelligence artificielle, on pourrait croire qu'il suffit de se lancer, de lancer ChatGPT pour commencer quelque chose. Mais au final, c'est beaucoup de réflexion et puis c'est aussi accepter de se faire accompagner par les bonnes personnes, par les bons outils pour pouvoir être le plus efficace possible.
AB : Complètement. À la rigueur, c'est exactement la même chose qu'avec Internet. Internet, on récupère le besoin, on propose un outil, on propose de tester l'outil. Et si à partir de ce moment-là, ça plaît à l'ensemble de l'entreprise, il y a validation. Il faut garder cette espère. On a toujours l'impression que l'IA, c'est magique. Donc oui, on peut garder cette image-là parce qu'elle est sympathique et elle l'est par moment. Mais dans le monde professionnel, c'est un autre sujet. Il faut des IA métiers bien dédiés à des fonctionnalités bien précises. Il faut faire un bon cahier des charges et il n'y a pas de raison que vous ne trouviez pas chaussure à vos pieds.
PKM : Super, merci vraiment pour ces trois grandes recommandations. Et est-ce que toi, tu connais, est-ce que tu sais s'il y a des IA qui sont vraiment spécialisées pour le bâtiment ou la construction ?
AB : Oui, ça arrive de plus en plus et à la rigueur, les outils métiers vont devoir se connecter à elles ou pas.
PKM : Oui, c'est peut-être plutôt ça. C'est des outils déjà mis en place qui vont peut-être intégrer des modules d'intelligence artificielle pour s'ouvrir aux autres.
AB : C'est ça, exactement. Par exemple, il y a un outil qui s'appelle Renalto qui permet de faire des devis en mode vocal, qui peuvent être très pratiques par exemple pour les techniciens ou ceux qui sont en mobilité pour des petits devis ou même pour des rénovations. C'est-à-dire que je sors de mon rendez-vous et je dis « voilà, j'ai une piscine à rénover de 10 par 5, il faut vider la piscine, il faut évacuer le liner, il faut refaire le fond de la piscine, changer les skimmers, les refoulements, mettre une membrane armée ». Et à ce moment-là, le devis se fait automatiquement. Il va chercher dans votre base article vos articles et il est force de proposition. Il peut même dire à la fin du devis, « tu ne m'as pas parlé d'escalier, est-ce que tu veux que je propose un escalier d'angle » ? Il va apprendre de comment vous faites vos devis régulièrement pour pouvoir être force de proposition. Et ce devis va être intégré dans votre outil de gestion et après il peut être vu, mais c'est un premier chiffrage qui peut être fait très rapidement. Donc pour toutes les sociétés de service où il y a beaucoup de petits devis SAV, il faut changer un condensateur, une pompe, un filtre à sable, c'est des choses qui peuvent être faites très rapidement et qui vont par exemple améliorer la relation client puisque le technicien n'aura pas besoin d'envoyer une demande à l'assistante, il sera fait, par contre l'assistante pourra le contrôler pour dire les prix sont bons, il est propre et l'envoyer aussitôt au client. Ce qui fait que plus tôt un client a un devis, plus tôt il l'accepte et plus tôt après on peut enchaîner le travail. On peut même avoir des outils qui vont passer la commande au fournisseur automatiquement. Donc il y a des outils aujourd'hui sur ce qu'on appelle l'IA documentaire, qui permet de stocker toutes les documentations des fournisseurs de piscine. Lorsque le technicien est sur le chantier, il prend en photo le numéro de série et ça lui appelle automatiquement la bonne doc avec la bonne version. Et là, il peut poser ses questions et donc ça lui évite d'appeler le support en niveau 1 et donc il a la réponse et la documentation associée.
PKM : Incroyable et ce n'est que le début de tout ça, je pense.
AB : Oui, c'est le début mais ça va aller très vite. Je dirais que d'ici 3-5 ans, on aura une maturité de produits. Par exemple, dans la gestion des plannings, on peut avoir des IA qui sont force de proposition en fonction de la qualité des techniciens, en fonction de là où habite le client et là où habite le technicien. Donc ça commence à se développer.
PKM : Super Anthony, pour conclure cet épisode, je vais te laisser le mot de la fin.
AB : Pour moi, l'IA est présente et elle sera encore plus présente demain. C'est une vague qui va transformer le quotidien des pisciniers et si j'avais trois mots à leur dire, c'est « prêt à plonger » ?
PKM : Merci beaucoup pour ta participation à cet épisode Anthony, merci pour tes conseils et puis surtout, merci de partager aussi un peu ta passion parce que je pense que tu es quelqu'un d'assez passionné. Si nos auditeurs ont envie de te contacter, par quel biais est-ce qu'ils peuvent le faire ?
Ils peuvent me contacter sur le web, sur Linkedin, Anthony Body, voilà, ça passe.
Ok, super.
Merci beaucoup Anthony.
Merci, bonne journée, au plaisir, merci, au revoir.
A bientôt !




