Le magazine Spécial PAYSAGISTES a interviewé Laurent Bizot, Président de l'UNEP (Union Nationale des Entreprises du Paysage) et Mickaël Mercier, Président de VAL'HOR* (Interprofession française de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage). Ils nous ont livré un état des lieux du marché du paysagisme en France en novembre 2021.
*Jusqu'à la prochaine Assemblée Générale de décembre 2021
Quels sont les enjeux actuels pour les professionnels du jardin et du paysage ?
L. B. : « Nos entreprises doivent répondre aujourd'hui à deux principaux enjeux : attirer des salariés et être reconnues comme incontournables sur les questions de biodiversité.
Nos marchés continuent de se développer et nous peinons de plus en plus à recruter des salariés motivés.
Pour être attractives, nos entreprises sont de plus en plus nombreuses à proposer des dispositifs incitatifs, comme l'épargne salariale. De son côté, l'UNEP ([email protected]), déjà engagée pour rendre nos métiers plus visibles, renforce ses actions à l'occasion de cette rentrée.
Sur la question de la biodiversité, nos entreprises doivent renforcer leurs compétences pour répondre aux enjeux environnementaux et accompagner leurs clients sur des projets plus vertueux.
M.M. : Nous avons un rôle majeur à jouer pour répondre à la demande des citoyens, des élus, des consommateurs. Nos enjeux sont multiples et liés au caractère vivant du végétal : adaptation au changement climatique, risques sanitaires, mais aussi, par exemple, la digitalisation de la filière pour une meilleure compétitivité.
Du côté des marchés de paysage, si le discours sur les bienfaits du végétal semble aujourd'hui mieux compris, le végétal et les paysages n'ont toujours pas la place qu'ils méritent dans les programmes d'aménagement. Nous devons aussi toujours insister sur le caractère indispensable du recours aux professionnels du paysage - paysagistes concepteurs, entreprises du paysage, producteurs -, facteur de réussite des projets. La capacité à attirer des hommes et des femmes motivés vers nos métiers est également cruciale.
Et enfin, compte-tenu de la croissance forte en termes de marchés, nous pourrions venir à manquer de végétaux à cycle long. Il va falloir anticiper beaucoup plus et travailler de concert avec les producteurs.
Quelles opportunités ont émergé avec la crise sanitaire ?
L.B. : La crise sanitaire a plutôt été un accélérateur des changements déjà engagés. La demande des particuliers s'est développée après le premier confinement et les déménagements d'habitants urbains vers des environnements plus végétalisés. Les particuliers sont désormais plus que jamais les premiers clients de nos entreprises. Dans le même temps, les marchés publics et privés ont stagné, voire régressé, au second semestre 2020, avant de se reprendre au premier semestre 2021. Cette croissance retrouvée nous rassure, car la demande sociétale est de plus en plus forte, tout comme la nécessité de développer toutes les solutions possibles, y compris la végétalisation des villes, pour atténuer les effets du réchauffement climatique.
M.M. : Oui, c'est un moment inédit, un véritable rendez-vous entre les professionnels et les citoyens. Quelque chose a changé.
Les Français sont en demande de végétal et de jardins. Le végétal, qu'il soit dans un jardin privé ou un parc public, permet au citoyen de se reconnecter simplement avec la nature.
L'Interprofession VAL'HOR, unie et opiniâtre, a obtenu que le végétal soit reconnu par les pouvoirs publics comme essentiel en mars 2021. Même si cela a eu un impact direct et immédiat sur le commerce, j'estime que toute la filière, commerce et distribution, production, paysage, bénéficie de cette reconnaissance. C'est une vraie victoire collective. »
Qu'attendez-vous de cette édition 2021 de Paysalia ?
L.B. : Que les visiteurs, comme les exposants, soient satisfaits ! Nous, entrepreneurs du paysage, avons besoin d'échanger, de partager, de découvrir, pour progresser dans nos entreprises et avec nos équipes. En parallèle, nos fournisseurs ont besoin de notre retour sur leurs produits et de nos idées pour en développer de nouveaux. Nous nous sommes toujours placés dans une relation partenariale avec nos fournisseurs, ancrée dans la confiance et la durée. Se revoir et vivre à nouveau des moments conviviaux, tout en dessinant l'avenir, est une attente partagée par toute la profession.
M.M. : Cette année spécialement, il y aura un réel plaisir à se retrouver. Rappelons que VAL'HOR ([email protected]) est partenaire du salon Paysalia, soutient le concours Carré des Jardiniers, organise la finale du Concours National de Reconnaissance des Végétaux, et facilite la réalisation de l'espace collectif des pépiniéristes français. Si nous pouvons donner l'image d'une filière résiliente, innovante et positive, au travers de la qualité des exposants et du visitorat, nous serons très satisfaits.
Cette interview est extraite du magazine Spécial PAYSAGISTES n°2, qui étaient distribué sur le salon PAYSALIA 2021.