Fabricants, experts, chargés de mission, responsables de formation... ils sont là pour mettre en lumière, en amont, les mouvements de notre secteur d'activité. Manuel Martinez, Stéphane Figueroa, Arnaud Besson et Luc Giovanelli nous livrent leur analyse du métier de piscinier.
Un coup d'avance pour le métier de piscinier
La formation - Manuel Martinez, Responsable pédagogique de l'école des Métiers de la Piscine
Il faut anticiper !
Ce sont incontestablement les maîtres mots à adopter, surtout en ce moment. On se retrouve dans une situation inversée. En effet, ce sont les entreprises en demande de personnel compétent qui nous appellent pour savoir si nous avons un jeune à leur proposer ! Alors que ce sont les dirigeants de ces entreprises qui devraient trouver un jeune et nous l'envoyer pour le former. Cette bonne démarche est pourtant évidente : elle permet aux pisciniers de choisir, à proximité de leur entreprise (ce qui est indispensable), un jeune avec des qualités qui leur conviennent. Tout est possible pour y parvenir (affiche en magasin, sur les véhicules de travail...). A nous, ensuite d'en assurer la formation technique.
Autre problématique : les jeunes en lycée pro, ne connaissent pas notre filière. La richesse du métier et le nombre de centres de formation sont pourtant existants avec une dizaine de sites répartis sur notre territoire. Nous bénéficions d'un panel complet, avec des stages longs ou courts, pour les jeunes, comme pour les adultes, pour les novices comme pour les professionnels déjà installés.
Une nouvelle formation « agent de maintenance » vient d'apparaitre à Pierrelatte, Bains-les-Bains et à Toulouse pour assurer l'entretien des piscines. Moins longue (3 semaines seulement) et moins compliquée qu'une formation destinée aux installateurs et techniciens, elle permet aux entreprises d'engager la bonne personne durant les saisons, sans avoir à investir en temps et en argent dans un personnel surqualifié.
La profession - Stéphane Figueroa, président de la FPP
Agir pour le développement et l'image de notre secteur.
Soyons inventifs et continuons à avoir cette ambition positive, constructive, communicative et partagée qui nous propulse vers l'avant.
La technique - Arnaud Besson, Responsable Support Technique France Pentair
La formation oui, mais en continu.
Les fabricants accompagnent les professionnels sur leurs produits, leur installation et leur entretien. Mais il reste impératif de suivre cette formation pour chaque nouveauté, tout particulièrement en ce moment où les technologies deviennent de plus en plus pointues pour satisfaire aux nouvelles exigences. Il est impossible de s'improviser du jour au lendemain expert en économies d'eau ou d'énergie. Un suivi des innovations élaborées par les fabricants est nécessaire, faute d'avoir les compétences suffisantes pour savoir les installer et les exploiter.
En ce qui me concerne, j'ai déjà, depuis le début de l'année, une quarantaine de formations à mon actif et ce n'est jamais suffisant.
Il faut aussi que les professionnels de terrain « osent » se former, sans aucune gêne. On ne peut pas tout savoir et nous sommes là pour les soutenir !
L'expertise - Luc Giovanelli, Secrétaire général de la CNEPS (Compagnie Nationale des Experts en Piscines et Spas)
On a toujours intérêt à faire intervenir un expert en amont
L'expertise est le plus sûr moyen d'éviter de nombreux déboires, en amont d'un chantier risqué, par exemple, mais aussi dès les premières alertes d'une procédure qu'il faut tenter d'éviter. Malheureusement, les professionnels nous appellent souvent quand c'est déjà trop tard. Le dialogue est alors difficile à (r)établir !
Le premier défaut de paiement de la part du client, l'absence de signature du PV de réception, un courrier RAR, l'intervention d'un expert d'assuré... sont des indicateurs d'un litige latent.
Un règlement amiable est toujours préférable. Celui-ci ne pouvant souvent s'appuyer que sur un rapport d'expert.
Pour faire intervenir un expert, il suffit de le contacter directement via notre site de la CNEPS, par exemple, ou en remplissant le formulaire dédié sur ledit site.
Je tiens à préciser que cette démarche, qui doit être simple et transparente, conduit à établir des relations durables entre le piscinier et les experts, afin de faire progresser le métier et d'éviter les conflits. Chaque expert est spécialisé - par exemple, en liner, gros oeuvre, ou électricité - afin d'apporter des solutions concrètes, efficaces et parfaitement adaptées au litige concerné.
Il faut savoir que dans 60 % à 70 % des cas, l'intervention d'un expert dans les temps aboutit à un accord amiable entre le piscinier et son client.